Cérès - Chapitre 6 : Retour d'une paix fragile

((Une fois arrivés aux portes de Verteforêt, où personne ne se trouve, les Dragons des Cieux reprennent forme humaine et, en compagnie de leurs alliés, gravissent le chemin pour se rendre à la cime. Là-bas, ils retrouvent le reste des troupes et l’Andragon))
Aelius : Oh, vous voilà
Kenshin : Les démons ont également disparu ici ?
Aerissa : Oui, une étrange onde de Lumière nous a aveuglés. Lorsqu’on a recouvré la vue, ils avaient disparu
Sora : Ah, bah cool alors. Mission accomplie du coup !
L’Andragon : Oui. Grâce à vous, héros, l’Arbre-monde est sain et sauf. Je peux enfin retourner me reposer
((Sur ces mots, le cœur de l’arbre et le dragon se mettent à luire intensément, obligeant à tous de détourner le regard. Quand la lumière cesse, le dragon a disparu et le cœur rayonne d’une douce lueur))
Une voix : Au début il n’y avait rien, puis la Lumière est apparue. Ainsi commencent les légendes dans les livres. Le monde n’était qu’un désert froid et désolé, puis la Lumière apparut. Elle était le cadeau de l’Arbre du Monde. Et la Lumière a donné naissance à notre monde magnifique. C’est là que tout a commencé. C’est la source d’où s’écoule le flot de la vie. Soyez les bienvenus, mes enfants. Je suis ce que votre espèce appelle l’Andragon, l’Andrassil et moi ne faisons qu’un. Il y a longtemps, bien longtemps, j’ai affronté les forces du mal, dont Arkan, leur dirigeant. Mais je fus vaincu. Je perdis mon éclat. J’étais la source de toute Lumière, et sans moi, le monde s’obscurcit. Jusqu’à ce que les Ténèbres finissent par régner sans partage. Mais ce ne fut pas la fin. Mes compagnons d’arme de jadis vinrent à mon secours. Le temps qui avait été interrompu pour moi reprit de nouveau son cours. J’ai alors abandonné mon ancienne enveloppe corporelle pour une nouvelle, celle de l’Andragon. Et j’entrepris de créer ce monde. Cependant, le mal n’était jamais vraiment vaincu… Combien de temps ai-je attendu que de véritables héros apparaissent afin de mettre un terme à cette histoire ? Je n’ai pu vaincre les partisans du mal, et mes compagnons furent assassinés… Alors j’ai, durant de nombreuses années, veillé sur Andrassil, délaissant un peu le monde. Et finalement, vous êtes arrivés avec l’élu. Le sauveur des mondes. Et vous, mes enfants, vous vous êtes fièrement battus. Ainsi, à compter de ce jour, vous aurez l’honneur de porter le titre de gardiens d’Andrassil, je vous bénis de ma Lumière, puisse-elle toujours vous éclairer
((Parmi les peuples de Cérès, tous ceux ayant pris part au combat se retrouvent subitement enveloppés d’une lueur chaleureuse))
Oddnir : Oh, Mère de la Nature, soyez remerciée pour votre bonté
((Les spriggan et botani s’inclinent devant l’Andrassil))
L’Andrassil : Cependant, vous devez savoir une chose. Le jour ne peut exister sans la nuit. Un jour sûrement, les Ténèbres reviendront. Nul ne peut dire quand cela se produira ou quelle forme elles prendront. Peut-être que je succomberai moi-même à la nuit. Mais ce dont je suis certain c’est que deux choses ne périront jamais, l’amour et le courage. Même si le pire venait à se produire et que les Ténèbres consument jusqu’à mon âme, des héros apparaîtront sûrement à nouveau pour brandir l’épée, et l’écho de leur bravoure résonnera à travers les âges
Faendal : Vous pouvez compter sur nous pour vous protéger au péril de nos vies
L’Andrassil : Je n’en doute pas. Bien, il vous reste encore beaucoup à faire avant de pouvoir vous reposer, à commencer par donner le repos aux braves guerriers tombés
Ysofry : Oui… Regagnons la place centrale afin d’accomplir le rituel
Sora : Attendez ! Et qu’en est-il du rituel qui devait ramener Arkan à la vie ?
L’Andrassil : Soyez rassurés, il a été brisé lorsque les Crystallis se sont éveillés de leur sommeil. Il ne plane plus aucun danger sur Cérès à présent
Iris : Ouf, tant mieux…
L’Andrassil : Allez-y à présent, mes héros. Merci encore pour tout
((Le groupe remercie l’Arbre-monde en retour, puis suivent leurs alliés vers la place sur laquelle ils ont rencontré Balnazzar la première fois. De nombreux soldats sont déjà présents, et les derniers corps de ceux tombés sont amenés sur place. Aelius prend ensuite la parole. Il remercie tous ceux qui ont contribué au sauvetage de Cérès, pour leur bravoure et courage, puis il enchaine avec un chant en langage des arbres pour honorer ceux qui ont malheureusement été fauchés. Les Dragons des Cieux observent en silence la scène, qui dégage quelque chose de féérique, tandis que des papillons s’élèvent des dépouilles et rejoignent la cime d’Andrassil. Ces dernières semblent alors dessécher avant de se décomposer et disparaitre dans le vent, tandis que les insectes gagnent les hauteurs))
Aerissa : Les âmes de ceux qui quittent cette vie doivent toutes revenir à l’Andrassil. Une vie pour chaque feuille du grand arbre. Mais ceux dont la vie a été fauchée par des monstres ne peuvent y revenir de leur propre gré. Nos ancêtres ont donc élaboré ce rituel pour leur montrer la voie… Le chant les guide vers le lieu où leurs âmes reposeront. Au cœur de l’Andrassil. Chaque papillon est une âme égarée… Toutes vont maintenant pouvoir trouver la paix
Yuna : C’est magnifique…
((Les Dragons des Cieux contemplent les papillons monter plus en plus haut, puis disparaitre dans les feuilles. Ce magnifique mais triste spectacle terminé, leur regard est capté par des spriggan qui s’approchent))
Oddnir : Nous tenons à vous inviter au banquet qui suit le rituel et qui va débuter
Sora : Oh, c’est gentil
Le Roi : Malheureusement nous n’allons pas pouvoir nous attarder trop longtemps. De nombreux mondes ont encore besoin de notre soutien
Oddnir : Bien sûr
Aelius : À la mémoire des braves guerriers tombés lors de la bataille contre les Ténèbres. À l’aube, se dressèrent les héros. Car, dans un flot se déversèrent les ennemis de la Lumière. Au crépuscule aujourd'hui, les braves goûtent au repos, libérés enfin de tous les maux. Vaillants alliés, filles, fils et pères, nous ne faisons qu’un à la fin
Faendal : Avant que nous fassions un instant de silence pour ceux tombés, j’aimerais m’exprimer. Les Ténèbres qui ont pris possession de Cérès ont été brisées, mais je doute qu’on soit débarrassé de la menace. Et même si c’était le cas, les démons n’ont pas été définitivement vaincus… Leur monde nous est inconnu mais leur fanatisme est indéniable. Il serait sot de croire qu’ils ne soient plus une menace. Cependant… Il n’y a pas de mal à profiter d’un répit si durement gagné, même s’il n’est qu’éphémère. Nous avons posé la première pierre vers la paix. Au nom des botani, je remercie chacun d’entre vous pour votre acharnement. C’est dans des situations comme celles-ci que chacun montre sa vraie valeur. On compte sur vous pour défendre Cérès à nouveau si les démons devaient revenir. Cependant, avant de profiter de ce moment de répit, pensons toutes et tous encore une fois à nos camarades qui se sont sacrifiés pour que nous puissions vivre !
((Sur ces mots riches en sentiments, le silence absolu tombe sur cette vaste assemblée de spriggan, botani, taunka, marsuul et panthara…))

((Une fois ce moment de commémoration terminé, les dirigeants de ces peuples et les Dragons des Cieux se rendent dans un bâtiment, ressemblant à une salle de banquets, taillé dans le tronc de l’Andrassil afin de partager un dernier repas ensemble. À l’image des habitants de cette ville, le repas est à base de fruits et légumes variés. Les héros discutent encore avec leurs nouveaux amis, avant de se disperser dans Verteforêt après le repas.
Du coté de Felt, qui a trouvé une terrasse construite sur des branches basses de l’Arbre-monde. Il regarde pensif la forêt s’étendre jusqu’à l’horizon, quand soudainement une voix s’élève près de lui qui le sort de ses réflexions))
Aerissa : J’ai l’impression que c’était hier que je me tenais debout au sommet de cette branche, contemplant l’abime de ma vie. Tout ce que j’aimais m’avait été retiré. La guerre sanglante entre les spriggan et botani était tellement inutile à cette époque. Aujourd'hui je comprends bien mieux ce qu’est une guerre et pourquoi certaines personnes se sacrifient. Alors que je me tiens là, spectatrice de mon destin, une voix pénètre mes pensées. Un appel à l’aide que je ne peux ignorer. Une dette est due, une vie pour une vie, et ce qui reste de mon humanité brisée, m’oblige à accomplir un acte honorable pour payer cette dette. En regardant en arrière, je comprends qu’aucun d’entre nous n’a une réelle emprise sur son destin. Telles les feuilles des arbres, nous attendons que le souffle du vent nous emporte
Felt : Alors, tu veux maintenant marcher sur les pas de ces personnes que tu as perdues ?
Aerissa : Oui… Si un jour je peux agir comme mes parents l’ont fait pour moi, ce serait un honneur
Felt : … Au moins tu as un but… Moi je ne sais toujours pas ce que je suis censé faire…
((Ils restent silencieux un moment, jusqu’à ce qu’une voix s’élève de plus bas de la cité. Felt se penche par-dessus la rambarde pour apercevoir Sora qui lui fait signe depuis le niveau inférieur))
Sora : On retourne au vaisseau, il est temps ! Tu viens ?
Felt : J’arrive !
((Alors que Felt fait volte-face pour retourner sur le chemin et descendre rejoindre les Dragons des Cieux, Aerissa reprend la parole))
Aerissa : Tu penses peut-être que ton pouvoir t’a été dérobé par les forces du mal. Mais le pouvoir ne peut pas se prendre, pas plus qu’il ne peut se toucher ou se goûter. À plus forte raison celui de l’élu. Il y a une lumière en toi qui jamais ne peut s’éteindre… Elle est là, elle attend son heure. Quand elle brillera, elle illuminera le monde… Tu es l’élu, tu dois vaincre les Ténèbres, tu dois briller ! Tant de difficulté t’attendent, tant d’épreuves… Mais tu ne dois pas dévier de ta voie… Tu ne dois pas faillir. Laisse la lumière de l’espoir, la lumière que tu portes en toi, guider tes pas… Va, et sauve les mondes. Et n’oublie pas que tu n’es pas tout seul
Felt : … Compte sur moi
((Néanmoins, il est bien conscient que son état l’empêche de porter le titre d’‘’élu’’ que tellement de personnes lui attribuent. Et avec cette prise de conscience, le héros est incapable de se défaire de la peur liée à l’imposant fardeau qui pèse sur ceux qui doivent prendre sa place, ceux qu’il ne pourra pas protéger… Mais avec les paroles encourageantes d’Aerissa, Felt espère que la Lumière trouvera une autre personne, bien plus apte que lui, qui pourrait reprendre le flambeau. Et que cette personne fera alors tout pour protéger les mondes et leur permettre de trouver une paix durable…
Le héros suit le chemin qui serpente autour du tronc d’Andrassil et retrouve finalement le reste du groupe plus bas. Après d’ultimes remerciements et au revoir, Faendal et Ysofry accompagnent les Dragons des Cieux vers la balise de transport, se trouvant plus au sud-est, qui leur permettra, si tout fonctionne comme prévu, à retourner au vaisseau.
Le dispositif atteint, il est l’heure pour les nouveaux amis de se saluer…))
Faendal : C’est ici que nos routes se séparent…
Terra : Oui, prenez bien soin de Cérès
Ysofry : Ne vous en faites pas. Plus personne ne s’en prendra ainsi à notre planète, nous allons redoubler de vigilance
Sora : On n’en doute pas, haha. Au revoir !
((Sora s’empare donc du cristal de signalisation se trouvant dans une de ses poches et le brandit vers le ciel. Immédiatement, la balise réagit et les Dragons des Cieux sont enveloppés par une lueur dorée, puis s’évaporent sous les yeux de Faendal et Ysofry…))