Mars - Chapitre 4 : La bataille pour Mars

Sujet: Mars - Chapitre 4 : La bataille pour Mars 12/9/2020, 00:56

Chapitre 4 : La bataille pour Mars

((Les rivières et lacs de lave qui parcourent la région volcanique se situant le plus au sud-est de Mars sont maintenant d’un vert lumineux, tandis que le ciel est parcouru d’éclairs de la même couleur, signe que la Gangrène est déjà bien à l’œuvre ici...
Alors que le gardien souffle son feu sur l’armée adverse, les gria sortent leurs griffes et fondent sur les ennemis. Les drakkari usent de leur poison et magie noire, tandis que les atal’ai font confiance à leur maitrise sur les éléments, notamment la foudre. En même temps, les Dragons des Cieux et garif foncent dans le tas et arrivent rapidement à un premier barrage, gardé par un commandant))
Yugelu : Toi…
Garithos : Oh, on dirait que je suis connu
Yugelu : Avant de mourir dans d’atroces souffrances, un survivant est venu m’apporter ta description et ce que tu as fait. Aujourd'hui, tu vas payer pour toutes ces morts
Garithos : Haha, je vois c’est donc toi. Navré, mais vous n’irez pas plus loin. Mon cher assistant et moi allons faire en sorte que ce monde sera votre tombeau à tous, et plus spécialement le vôtre, héros
((Le général de la Légion effectue un signe de main et un garif à l’expression apeurée apparait à ses cotés))
Yugelu : Supinelu !
Supinelu : Je suis désolé, Père…
Garithos : Oh, que c’est émouvant. J’ai trouvé ce jeune garif en train d’errer, perdu dans ses pensées. Il cherchait désespérément un moyen de sauver cette planète, et il a vite compris que c’était peine perdu
Ite : Laisse-le partir !
Garithos : Vous pensez être les seuls à pouvoir sauver cet univers de la déchéance ? Pour les gens, les démons sont des meurtriers. C’est plutôt vrai, mais seulement pour ceux qui tentent de nous arrêter. Le glaive est notre dernier recours. Nous nous saisissons avec plaisir de chaque être qui souhaite nous aider à préserver les vies
Sora : Arrête de raconter tes conneries !
Yugelu : Supinelu ! Je comprends parfaitement la détresse et la douleur que la mort de Kaïlu t’a infligées. J’ai moi aussi perdu quelqu’un qui m’était cher, c’était mon fils après tout, comme toi. Moi aussi, j’ai été submergé par la colère et le chagrin ! Mais en te soumettant aux démons, tu ne fais que prolonger ton malheur. Tu n’obtiendras jamais ainsi le soulagement que tu espères. Tu t’en rends bien compte, non ?!
Supinelu : Peut-être pas, mais au moins plus personne ne mourra ainsi…
Yugelu : Ce sont des illusions, et elles n’élimineront jamais la source de ton malheur ! Tu dois faire face à ta peine ! N’oublie pas qui était Kaïlu de son vivant !
Vaan : Il a raison ! Si vous vous soumettez aux démons à cause de cet acte, ça ne sera que pire. Ils vous tueront tous quand ils n’auront plus besoin de vous, et votre monde périra !
Garithos : Pourtant, il est plus agréable de vivre dans ce rêve que dans la crainte de voir d’autres de ses proches mourir, non ?
Yugelu : Nous les verrions quand même mourir tôt ou tard. Vous, les démons, vous en avez cure de nos états d’âmes, vous nous feriez souffrir parce que ça vous amuse ! Supinelu, je te garantis que nous allons nous occuper d’eux, nous allons nous libérer de leur joug ! Ils te mettent la pression pour te rendre obéissant et inoffensif, ils se servent de toi et te détruiront une fois leurs objectifs atteints !
Supinelu : …
Sieg : Nous verrons ça après, occupons-nous de ce démon
Garithos : Vous refusez toujours de vous soumettre ? Alors vous ne trouverez que la mort rapide ! Détruisons ces abrutis !
Supinelu : Non ! Je ne veux pas les tuer ! Et hors de question de vous laisser faire !
Garithos : Alors tu mourras avec eux !
((Le commandant donne l’ordre à ses démons d’attaquer les défenseurs, tandis que les soldats garif n’attendent rien pour riposter. Supinelu profite de cette distraction pour rejoindre les Dragons des Cieux et son père))
Supinelu : Père ! Je suis tellement désolé
Yugelu : Tout va bien mon fils, je ne peux pas t’en vouloir. J’ai ressenti la même injustice lorsque ta mère est partie, et maintenant ton frère… Je n’aurais pas supporté te perdre aussi
Supinelu : J’ai été égoïste, c’est indigne des garif
Yugelu : Viens là
((Alors que père et fils se serrent dans les bras au milieu du champ de bataille, Felt les observe en silence, le regard perdu dans ses pensées. Supinelu se dégage ensuite de son paternel et regarde avec compassion vers le héros))
Supinelu : … On voit que vous aussi transportez un lourd fardeau avec vous. Vous avez sans doute dû perdu un être cher dans vos nombreuses batailles… Malgré la tristesse et les larmes, comment ne pas honorer la mémoire de ceux que nous aimons, n’est-ce pas ? Les oublier à tout jamais comme s’ils n’avaient jamais existé serait vraiment trop injuste…
Felt : ! …
((Surpris par les paroles du jeune garif, Felt sent un tourbillon d’émotions naitre en lui, passant par la frustration, la honte et la colère, toutes tournées contre lui-même…))
Sora : Continuons, d’accord ? On a encore un long chemin à faire
Supinelu : Oh… Je suis désolé si j’ai dis quelque chose de mal
Felt : Non, vous avez raison, c’est abominable… En route
((Il empoigne son épée plus fermement et fonce dans les démons))
Terra : Felt, attend !
((Mais ce dernier ne semble pas entendre Terra et disparait rapidement dans le flot continue de d’adversaires, qui encerclent également les héros))
Iris : J’espère qu’il ne va rien lui arriver…
Yugelu : Laissez-nous Garithos et allez retrouver votre ami, on va s’en sortir. C’est une affaire personnelle maintenant
Sora : Vous en êtes sûr ?
Yugelu : Oui, on va s’en débarrasser, pas vrai ?
Supinelu : Oui ! Comptez sur nous !
Reks : Bien. Ne perdons pas de temps dans ce cas et retrouvons vite Felt
((Les Dragons des Cieux acquiescent et foncent dans les démons pour espérer retrouver leur ami))

***
((Alors que la bataille continue de faire rage tout autour d’eux, les garif se concentrent sur les nombreux démons alentour, Garithos fait désormais face au père et fils))
Garithos : Alors comme ça tu nous trahis ? Tu comprendras rapidement ce que cela signifie
Supinelu : Plutôt mourir que vous servir ! J’ai été trop naïf de vous croire
Garithos : Hum, un souhait que je peux vite te réaliser
((Il donne le signal et une formation d’ennemis fond sur les 2 garif. Yugelu sort ses 2 épées courtes et virevolte comme un élémentaire d’air, bondissant et tournoyant dans tous les sens, prêt à tous les sacrifices pour protéger son fils. Il charge à gauche, fendant l’air de ses lames pour repousser quelques démons et, juste après, il intercepte un autre groupe qui harcèle Supinelu de l’autre coté, maniant avec une grâce mortelle ses épées à l’apparence banale. Père et fils restent proches et repoussent leurs assaillants mais, malgré leurs efforts, le chef de tribu et son héritier n’arrivent pas à se frayer un chemin vers leur adversaire principal.
Le général de la Légion en profite pour incanter un sort, faisant rapidement apparaitre un portail qui se forme de plus en plus distinctement. Yugelu pare de son épée un coup de griffe, puis tranche la patte de son assaillant par un habile enchainement. Il bondit en avant, tentant de prendre l’avantage, mais à chaque fois qu’il se rapproche du général, les sbires de ce dernier fondent sur le jeune garif pour forcer son père à revenir le défendre. Yugelu prend alors conscience que les démons gagnent du temps pour donner à leur maitre le temps de terminer son incantation, qui compliquera sans doute le combat encore plus…
Yugelu se permet un rapide coup d’œil en direction de son fils et éprouve une grande fierté, ce dernier ce défend avec bravoure, décochant flèche après flèche sur les démons. Beaucoup sont maintenant hérissés de hampes, mais jusque-là, seulement 3 ont mordu la poussière. Leur magie verte est sans aucun doute à l’œuvre dans le combat. Lestement, Supinelu esquive une dague projetée dans sa direction et atterrit non loin de Yugelu))
Supinelu : Ils semblent protégés par un sortilège !
Yugelu : C’est ce que je pense aussi… Il faut que nous parvenons jusqu’à leur commandant avant qu’il ne termine son incantation !
Supinelu : Allons-y ! Et Père, ne vous inquiétez pas pour moi, je sais me débrouiller
((Yugelu adresse un sourire à son fils, puis se tourne pour faire face à 2 imposants démons qui se trouvent au mauvais endroit au mauvais moment. Il charge droit devant lui, enchaine avec un bond qui le propulse dans les airs, puis abat ses lames sauvagement sur ses adversaires. Avant même que ses victimes ne s’effondrent, Yugelu est déjà sur sa prochaine proie, faisant virevolter ses épées et l’achevant aussi rapidement que les précédents.
Supinelu le soutient d’un peu plus loin par une pluie de flèches qui protège les flancs de son père. Les 2 garif ne font plus qu’un, brisant la ligne de défense de leurs ennemis à coups d’épées et de traits. Ils se rapprochent maintenant du général, dont l’inquiétude est palpable. Le chef de tribu et son hérité forment un tandem idéal, Yugelu imposant la force brute et Supinelu déchainant de violentes rafales de flèches barbelées aux endroits les plus vulnérables.
Le lieutenant de la Légion Ardente comprend qu’il avait grandement sous-estimé ses adversaires et que ses chances de réussite s’amenuisent rapidement. Il redouble donc d’efforts et propulse de plus belle des flots d’énergie verte dans le portail. Soudain, une silhouette massive et effroyable commence à émerger de la brume qui tournoie dans le vortex…
Le chef de tribu fait preuve d’une férocité stupéfiante, contrastant grandement la nature pacifique des garif, s’attaquant à tous les combattants qui croisent son chemin, parfois deux ou trois à la fois. Ses mouvements reflètent une grande expérience tandis qu’il se taille, lentement mais surement, un passage vers Garithos. Après un déluge de coups mortels, il ne reste plus que quelques défenseurs debout.
Supinelu encoche et décoche ses flèches avec une fluidité et une dextérité incomparables. Une volée de projectiles frappe l’un des derniers ennemis avec une précision sans faille, s’enfonçant profondément dans sa chair, il s’écroule sur place. Supinelu n’en croit pas ses yeux. Apparemment la protection magique des démons s’était dissipée et leur commandant était si résolu à employer l’énergie qui lui reste pour invoquer son portail qu’il ne se souciait plus de ses sbires, et Yugelu profite de l’occasion.
Aussi vif qu’un éclair, il s’élance sur eux. À peine le fer croisé avec 2 assaillants, que sa fureur les repousse en arrière. Sonnés par sa charge surprise, ils baissent la garde pendant un instant, très court, mais c’est tout ce dont Yugelu a besoin. Poussant un cri de guerre, le chef se met à tourner sur lui-même dans un tourbillon de lames meurtrières. Il fracasse les 2 démons et les massacre simultanément. Haletant, Yugelu s’immobilise face à Garithos. Ce dernier s’accorde un sourire de triomphe en dévoilant ses dents acérées))
Garithos : Il est trop tard ! Votre ruine…
((Avant que le général puisse finir sa phrase, Yugelu se lance une dernière fois à l’attaque, épées en avant, tandis que Supinelu décoche un trait meurtrier qui frôle l’épaule de son père. À leur grand étonnement, le lieutenant de la Légion Ardente ne tente même pas de se défendre.
Alors que la flèche de Supinelu vient traverser sa gorge et les lames de Yugelu sa poitrine, le chef et son fils comprennent que le commandant avait décidé de sacrifier sa vie pour terminer son invocation. Le général arbore encore un rictus victorieux quand il chute à terre, mort mais satisfait d’avoir accompli son sort. Une silhouette sombre et massive se dessine dans le portail qui irradie d’énergie maléfique))
Yugelu : Recule, Supinelu !
((Une onde de lumière verdâtre éclate du portail quand la forme gargantuesque surgit de la brèche et pose un sabot à terre. Supinelu a le souffle coupé tandis que Yugelu se replie en posture défensive. Devant eux se tient un érédar, comme ceux qui servaient aux cotés de Sargeras. Par certains aspects il n’était pas sans rappeler les draeneï qui vivent sur Numenor, mais il les domine de toute sa taille. Sa peau est d’un noir bleuté et il possède une queue d’aspect redoutable ainsi que des pieds se terminant par des sabots. Son corps ne porte aucun poil et son crâne massif est flanqué de grandes oreilles pointues. Ses yeux sont remplacés par des orbites de flammes vertes qui toisent ses ennemis. Des lignes et cercles tatoués sur tout son corps trahissent sa puissance magique.
Cet être qui vient de franchir le portail porte une armure intégrale noire et verte, signe qu’il combat pour la Gangrène. L’air autour de lui vibre de sorts de protection. L’érédar empoigne les deux énormes haches jumelles qui sont accrochées dans son dos et pousse un cri de défi qui emplit instantanément de terreur tous les alliés alentour et glace le sang de Supinelu. Yugelu se place entre leur adversaire et son fils, puis s’adresse à ce dernier par-dessus son épaule))
Yugelu : Quoi qu’il arrive, reste derrière moi Supinelu. Tu as bien compris ? Reste en arrière. Cette créature… cette chose… est très différente
((Le jeune garif n’a pas le temps de répondre à son père que l’érédar hurle de rage et le charge. Du sang écarlate vient colorer le sol alors que le garif expérimenté arrête le colosse dans son élan. Le puissant coup porté par la lourde hache de l’érédar fait trébucher Yugelu, et déjà la créature massive s’avance pesamment en faisant tournoyer sa seconde hache. Le chef chancèle à nouveau, incapable de détourner complètement avec son épée ce choc capable de broyer des os. Il saisit alors une brève opportunité qui s’ouvre à lui et, d’un geste parfait, assène un coup tranchant au niveau du ventre de l’humanoïde, mais son épée ne fait qu’érafler la lourde armure dans une gerbe d’étincelles. L’érédar baisse alors les yeux, éclate d’un rire, et se met à tourner autour du guerrier épuisé, prenant plaisir à le fatiguer.
Supinelu vient planter ses dernières flèches dans le corps de la créature, mais elles n’ont pas plus d’effet que des piqûres de moustiques. Yugelu continue à manœuvrer contre la brute et encaisser un déluge de coups pour retenir son attention, l’empêchant ainsi de s’intéresser à son fils. Ce dernier, terrifié, est contraint de contempler son père tenter en vain de contenir la puissance incommensurable de cet adversaire.
Tout à coup, l’érédar fait un tour sur lui-même, plus lestement que sa large carcasse ne l’aurait laissé penser. Yugelu parvient à parer les haches sifflantes, mais le lourd sabot de l’ennemi heurte sa poitrine de plein fouet. La violence de l’impact l’envoie rouler au sol. Après plusieurs tonneaux, le corps du chef de tribu reste inerte…))

***
((Pendant ce temps chez Felt, qui est perdu dans ses pensées tout en décapitant des démons. La culpabilité semble avoir pris le dessus et il tente de calmer sa rage en frappant de plus belle. Alors qu’il massacre sans réfléchir, l’élu se fait soudainement balayer par un puissant sort. Il retombe lourdement au sol et lâche Éternel Souvenir, qui est ramassé par un nouvel arrivant))
Le démon : Alors héros ? On se laisse submerger par la peine ?
Felt : Tais-toi !
((Il se relève et s’apprête à foncer vers son interlocuteur, appelé Kerrax, mais s’abstient en voyant qu’il est désarmé))
Kerrax : Quel dommage, tu n’as plus ta précieuse épée pour t’aider à te battre. Ça doit être si horrible d’oublier toutes ses facultés de combat, tu me fais vraiment de la peine
Felt : Tsss… Je n’en veux pas de ta compassion ! Je retrouverai mes souvenirs !
Kerrax : Oh, quelle assurance ! Mais en attendant tu vas devoir me faire face, j’ai hâte de voir comment tu vas t’en sortir sans aide
((Autour des 2 adversaires, les démons se rassemblent pour contempler d’un air intéressé le soi-disant héros de la Lumière se battre))
Kerrax : Alors ? J’attends !
((Le démon fonce vers Felt, se servant d’Éternel Souvenir pour l’attaquer. Juste avant que Kerrax soit sur lui, Felt entend une voix semblant provenir du fond de lui-même))
La voix : (Souviens-toi, tu ne seras jamais seul !)
((Alors que Felt croise les bras devant lui pour se protéger, 2 épées, une lumineuse et une plus sombre, apparaissent dans ses mains au moment où Éternel Souvenir s’abat sur lui))
Kerrax : Oh, tu as réussi à invoquer Shalla’tor et Ellemayne ? Pas mal ! Mais sais-tu encore t’en servir ?!
((Le démon exerce une pression plus forte sur les lames, et Felt met genou à terre. Il sent ses forces l’abandonner alors qu’il entend une nouvelle voix))
La voix : (N’oublie pas, tu as la force d’un soldat de 1^ère classe en toi !)
Felt : Que… ?
((Un regain de force semble affluer en lui, et il en profite pour repousser le démon))
Kerrax : Bah voilà, tu n’es pas si mou que ça au final ! Ce combat va être intéressant. Viens !
((Il brandit Éternel Souvenir devant lui. Felt jette un coup d’œil aux 2 épées qu’il tient et un souvenir du passé surgit soudainement. Sans hésiter, il rapproche les 2 lames l’une de l’autre, qui fusionnent immédiatement pour ne plus faire qu’une. À présent il tient en sa main une grande épée rayonnante de plus belle. Avec une détermination nouvelle, Felt regarde le démon et fonce vers lui))

***
((Les troupes alliées se battent toujours durant tout ce temps, assaillies de tous les cotés… Les gria et le Gardien continuent de s’en prendre aux démons depuis les airs, tandis que les drakkari usent de leurs sorts violents pour étancher leur soif de sang et de vengeance. De leur coté, les atal’ai font pleuvoir la foudre et les éléments sur leurs adversaires. Malgré les efforts de chacun, le nombre de monstres ne diminue que lentement, tandis que la fatigue augmente…
Durant ce temps, les garif se battent pour eux, mais ne semblent pas encore avoir remarqué ce qui était arrivé à leur chef. Devant la vision du corps étendu de son père, Supinelu reste sous le choc. Il a l’impression de vivre un cauchemar duquel il est impossible de se réveiller…))
Supinelu : Père !
((Mais ce dernier reste immobile, recouvert de poussière et de sang. Alors que le jeune garif veut s’approcher du chef, la terre se met à trembler. Il lève les yeux juste à temps pour apercevoir l’érédar foncer sur lui, massif et sans merci, brandissant une de ses effroyables haches pour la ficher dans sa tête. Supinelu tombe à la renverse, s’accrochant à son arc comme on s’agrippe à une branche. Sous l’impact, l’arme du garif vole en éclats et ce dernier est violemment projeté à terre. Supinelu mord littéralement la poussière, ses bras et sa poitrine engourdis par la puissance du coup. Il essaye de se relever, mais son corps perclus refuse de lui obéir. Il réussit toutefois à rouler sur lui-même pour éviter la mort, la seconde hache du colosse vient en effet se planter férocement à l’endroit où sa tête se trouvait un instant plus tôt, soulevant un nuage de terre et de cailloux qui lui pique les yeux.
Le garif s’effondre, ébranlé, et tente de reprendre son souffle. Il pose les yeux sur le corps inerte de son père, puis se force à regarder la silhouette massive de son opposant qui le domine. Il tâche alors d’adopter une attitude intrépide et digne qui sied à un chef, comme l’aurait fait son père. Il plonge son regard dans les flammes vertes qui servent d’yeux à son ennemi et est pris d’une étrange quiétude. L’érédar brandit ses haches haut vers le ciel et esquisse un sinistre rictus. Supinelu adresse une courte prière à ses ancêtres, sachant sa dernière heure arrivée, tandis que les haches s’abattent dans un sauvage rugissement de satisfaction.
Soudain, un rapide mouvement attire son attention et vient s’interposer entre le colosse et le jeune garif. Chancelant et ensanglanté, Yugelu surgit et parvient à parer l’attaque de l’érédar en élançant son épée, dans un panache d’étincelles furieuses. La hache du serviteur de la Gangrène et l’épée du guerrier garif se séparent dans un grincement de métal strident… Alors que la seconde lame de l’érédar fend à la suite de la première. Yugelu sent la morsure brulante de la hache qui vient de taillader son armure pour se ficher dans sa poitrine. La brutalité de l’impact envoie violemment valdinguer le chef de tribu, qui ne quitte pas son fils des yeux pour s’assurer qu’il est hors de danger.
Leurs regards se croisent et le visage de Yugelu s’adoucit en constatant avec soulagement que le jeune garif est indemne. Mais tandis que se dissipe le nuage de poussière, l’horreur saisit Supinelu. Le corps tordu de Yugelu est vautré au sol, la hache de l’érédar profondément plantée dans son thorax. Supinelu laisse échapper un hurlement qui retentit pendant ce qui parait être une éternité. Yugelu plonge son regard dans celui de son fils pour lui faire comprendre qu’il ne fallait pas s’inquiéter. Le serviteur de la Gangrène se tient triomphant au-dessus de Yugelu pendant que le roi brisé tousse et implore Supinelu de lui accorder une dernière faveur))
Yugelu : Fuis… Laisse-moi être la dernière victime de la Légion Ardente
((Tandis qu’une noirceur profonde et bienveillante l’enveloppe doucement, son fils se tient là à regarder, sans bouger…))

***
((Au bout d’un combat acharné et de longues minutes d’esquives, de parades et d’assauts, Felt finit par défaire son adversaire qui tombe au sol en lâchant Éternel Souvenir. Les démons autour des 2 combattants restent en retrait, hésitants. Felt fait alors disparaitre Shalamayne et s’approche du cadavre de son adversaire pour récupérer Éternel Souvenir. Un sentiment de soulagement l’envahit alors qu’il remet la main dessus, puis il se tourne vers les démons autour de lui et se prépare à continuer le combat. Les minutes passent, et le nombre de ses victimes augmente. Felt finit par s’approcher du complexe et voit devant les portes le dernier adversaire qui le sépare de la victoire. Des voix s’élèvent alors de derrière le héros, et les Dragons des Cieux le rejoignent en courant, armes à la main))
Sora : Felt ! Ça va ?
Felt : Ouais, désolé d’avoir foncé sans réfléchir, je…
Terra : Pas de souci, tant que tu t’en es sorti
Felt : … Où sont les garif ?
Zalera : Ils nous ont couverts pour qu’on puisse te rejoindre
Felt : Alors dépêchons-nous d’en finir avec cette bataille
Malechezzar : Vous pouvez bien restaurer les Crystallis, c’est sans conséquences. Nous consumerons le pouvoir de votre Lumière et l’utiliserons pour emporter les mondes dans le chaos !
Akane : On sera là jusqu’au bout, pour notre avenir à tous et pour celui des mondes… C’est notre mission ! Nous ne laisserons ni la vie des peuples ni celle des planètes s’éteindre ! Mettons enfin un terme à tout ça !
Tous : Oui !
((Felt brandit Éternel Souvenir devant lui et le groupe s’attaque au dernier commandant présent sur Mars, Malechezzar. Ce dernier montre un peu de résistance, mais le groupe s’en débarrasse rapidement. Surtout que tous sont davantage motivés en voyant le regain de force de Felt.
Une fois le démon tombé, le groupe ne perd pas un instant. Sora ouvre les portes avec le fragment de Cristal-mère et ils se précipitent dans le complexe titanesque. Les héros parcourent en hâte les vastes couloirs labyrinthiques avant de trouver la Chambre du Cœur. Devant la salle, Sora ouvre une nouvelle fois le passage et ils entrent dans la pièce plongée dans la pénombre))
Sora : Allez, il est temps de nous aider un peu, assez dormi !
((Il brandit le fragment de Cristal-mère qui s’illumine aussitôt, imité quelques instants après par les Crystallis))

***
((D’un air méprisant, l’érédar retire la hache plantée dans la poitrine de Yugelu. Étrangement, elle ne rencontre aucune résistance. La douleur a disparu, ainsi que la tristesse. Yugelu sait pertinemment qu’il mourrait comme il avait vécu. Le colosse hisse son arme souillée au-dessus de sa tête, son tranchant ébréché et ensanglanté rutilant dans la lueur verdâtre due aux énergies gangrenées. Yugelu sentait le monde se dérober, et sa dernière pensée va à sa femme Kadalu…
Soudainement, à ses cotés, se retrouve quelqu’un qui se met à prier à genoux, résistant à l’érédar qui les menace. Luttant pour rester conscient, le chef de tribu se rend peu à peu compte qu’il s’agit de son fils, les bras levés vers le ciel, ses cris et ses prières protègent son père et tiennent le colosse en respect.
Supinelu se redresse et ouvre grand les bras comme pour embrasser le ciel, tandis qu’une nova d’énergie lumineuse force leur assaillant à reculer. Le jeune garif avance, fort et intrépide. L’étoffe d’un chef. Alors que Supinelu profère le mot ‘’Barrière’’, le champ de bataille semble s’estomper derrière un voile de lumière chatoyante autour de son père et lui. L’érédar est déstabilisé, il brandit sa puissante hache pour frapper le jeune garif, mais son arme ricoche dans un tintement céleste sans faire de dégâts. Tandis que Supinelu persévère, Yugelu l’admire. Le colosse fait le tour, prêt à les attaquer, alors que la seule arme de Supinelu à ce moment précis est sa volonté de protéger ce qui lui est cher.
Yugelu tend le bras pour essayer de remettre la main sur son arme, malheureusement trop éloignée de lui. Il retombe sur le dos, suffoquant de douleur. Il peut à peine respirer, et encore moins bouger. Supinelu est solide comme un roc, courageux et déterminé, alors que l’érédar se prépare à donner son assaut final. Malgré la vive douleur qui l’assaille, Yugelu roule sur lui-même pour essayer de se lever. Il ne peut pas rester sans rien faire. Subitement, il se souvient qu’il avait caché une dague empoisonnée dans sa ceinture, juste avant de partir de Jahara. Avec un effort surhumain, le chef parvient à dégager de sa ceinture la petite lame acérée comme un rasoir.
L’érédar se met à charger, mais le jeune garif ne bouge pas d’un cil, entouré d’une aura de lumière. Il tend les paumes vers le ciel et adresse une prière aux Crystallis de venir à leur aide. À chaque parole, la terre vibre, secouant les cailloux. Soudainement, une onde de choc lumineuse, paraissant provenir du complexe Uldakor, vient parcourir toutes les terres de Mars. L’érédar semble aveuglé pendant un moment, avant de s’effondrer devant la silhouette sereine de Supinelu. Le serviteur de la Gangrène, tout comme les autres démons sur le vaste champ de bataille, hurlent de douleur et, tandis que les instants passent, de plus en plus d’ennemis s’écroulent au sol avant de disparaitre dans une volute de fumée verdâtre.
L’érédar lance un regard meurtrier à ses adversaires, alors qu’il essaye de se relever mais semble en être incapable. Supinelu baisse sa garde, sûr que le combat est enfin terminé, et regarde le champ de bataille autour de lui. Saisissant sa chance, l’érédar empoigne sa hache et court vers le jeune garif en chancelant.
À la toute dernière seconde, Yugelu rassemble ce qui lui reste de forces pour bondir en brandissant la dague. Une douleur cuisante emporte alors le colosse, le métal tranchant déchire son poitrail tandis qu’il s’écroule de tout son poids sur Yugelu.
Dans les brumes de son esprit, le chef perçoit un cri de guerre mêlé d’agonie, mais il ne peut dire s’il provenait de sa gorge ou de l’érédar. Puis, pour son plus grand soulagement, tout s’assombrit…))

***
((Pendant que les combats se calment à l’extérieur, les Crystallis scintillent de plus belle dans la Chambre du cœur, et une voix se fait entendre dans la pièce))
La voix cristalline : La douleur finira par disparaitre. Vous portez à présent notre marque, et à travers elle, nous pouvons ressentir les mêmes choses que vous. Merci de nous avoir libérés, mais ne perdez pas de temps, il reste beaucoup à faire
Sora : Comptez sur nous
((En refermant les portes derrière eux, les Dragons des Cieux quittent le complexe pour aller retrouver leurs alliés sur le champ de bataille…))

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