Chapitre 4 : La bataille pour Saturne
((Sur Saturne, le matin arrive rapidement. Les Dragons des Cieux se lèvent alors et quittent les chambres qu’on leur avait préparées la veille, puis rejoignent l’armurerie de la ville d’Ishgard))
Aymeric : Les armes, les armures, voilà les clés de la victoire. Même les plus forts des guerriers se retrouvent impuissants sans elles. Un certain nombre d’armes forgées ici sont devenues des légendes, vous ne trouverez pas leurs égales dans tout Saturne. Elles sont les clés de la victoire contre ces envahisseurs
Sora : C’est gentil, mais on a notre propre arsenal, on a tout préparé déjà avant notre venue
Aymeric : Je n’en attendais pas moins pour des héros tels que vous. Que tout le monde termine son équipement et rejoigne son unité pour le départ !
((Les derniers soldats s’activent et s’équipement rapidement. Après les préparatifs, toutes les troupes élézen et les Dragons des Cieux partent pour Orsis, où le reste des peuples les attendent pour lancer l’assaut. La route leur fait faire traverser une bonne partie du désert, vers le nord.
Au bout d’un bon moment de marche, la ville tol’vir est enfin en vue et ils sont accueillis par les dirigeants alliés))
Idril : Ah, vous voilà
Phaoris : Prêts à y aller ? Nous avons décidé de tout d’abord nous rendre au nord-est pour reprendre Ramkahen qui est occupé par les démons, le complexe se trouve non loin au sud de ce village
Aymeric : Très bien, nous sommes prêts à attaquer
Sieg : Alors allons-y
((Les troupes des 4 peuples et les héros se mettent donc en marche vers l’endroit indiqué par le roi tol’vir. Rapidement, la destination se dresse devant eux, envahie par de nombreux démons))
Un tol’vir : Pendant des milliers d’années, cette cité a débordé de vie, c’était un sanctuaire de magie, de sagesse et d’harmonie. Nous avons protégé le complexe titanesque tout ce temps. Nos armes et magies sont assez puissantes pour neutraliser toute menace. Puis les choses changèrent… Des créatures de cauchemar assiégèrent la cité par surprise… Nous nous sommes vaillamment battus, mais comprîmes vite que nous n’avions aucune chance. Une partie des survivants prit la fuite, les autres utilisèrent leurs pouvoirs restants pour essayer de massacrer les démons, en vain
Ven : On va vous aider à la reprendre
Aymeric : Citoyens de Saturne ! Il y a quelques jours seulement, les démons ont perpétré un acte d’une froide vilenie en s’appropriant ces terres, d’une haine qu’on ne peut y répondre que par un appel aux armes. Et vous avez tous répondu. Vous êtes ici, prêts à combattre et à mourir si nécessaire, pour protéger ce qui est bon et juste dans ce monde. Ce sont les démons qui ont déclenché cette guerre, pas nous… Mais par la Lumière, c’est bien nous qui y mettrons un terme ! L’attaque de Ramkahen est un affront pour nos alliés. Il y a les adversaires, et il y a les ennemis. Il y a les êtres civilisés puis les monstres. Fut un temps où je ne faisais pas la différence. Mais maintenant que je l’ai comprise, la voie ne me semble que plus limpide et juste. En prenant la décision de faire prendre d’assaut et de détruire ce village, les démons ont clairement montré leur véritable visage. Et comme lui et tous ceux qui les suivent ont choisi de se comporter comme des monstres, nous les traiterons comme tels. Nous ne répondrons pas de la même façon, car nous nous conduisons différemment. Mais nous combattrons. Nous les arrêterons afin d’enrayer leur conquête méthodique. Nous incarnerons tout ce que symbolise la paix, et nous le ferons unis. Nous sommes aujourd'hui tous réunis, mogs, cœurl, tol’vir et élézen, afin de nous débarrasser de ces envahisseurs. Je ne pourrais jamais envoyer des hommes et femmes au combat avec joie. Même si nous pourrions difficilement trouver meilleure raison de le faire. Les démons ont perpétré une telle horreur contre nous que l’on ne peut l’ignorer. Tous ceux qui croient en la justice et l’honneur doivent s’insurger contre les atrocités commises par les démons. Si nous n’agissons pas maintenant, alors autant fermer les yeux sur ce qui a été fait. Autant encourager, voire exhorter, à davantage de violence, davantage de massacre d’innocents. Les démons ont affirmé sans ménagement qu’ils souhaitaient conquérir tout Saturne. Nous ne pouvons l’accepter sans broncher. Vient un moment où même le cœur le plus affable doit dire ‘’non, assez’’. Et ce moment est venu. Et pour prouver la justesse de notre mission, la pureté du dessein de ces guerriers qui vont se mettre en route, j’en appelle à la Lumière bénie, afin qu’elle caresse tous ceux qui sont prêts à se sacrifier et protéger les innocents. Je prie pour que vous vous défendiez avec courage, mesure et honneur ! Je prie pour que vos armes soient guidées par la justesse de vos actes. Je vous encourage à vous souvenir, lorsque vous serez au plus fort de la bataille, de ne pas laisser la haine s’insinuer dans votre cœur. Faites-en un sanctuaire, un temple dédié à la mémoire de ceux qui ont perdu la vie en des circonstances tragiques. N’oubliez à aucun moment que vous vous battez pour la justice, et non pour commettre un génocide. Pour la victoire, et non la vengeance. Et je sais, je sais de tout mon être, que si vous partez au front en gardant tout ceci à l’esprit, nulle colère, nul chagrin, ne pourra vous détourner de la voie. Et alors nous triompherons. Pour Saturne !
Tous : Pour Saturne !
((Ils s’approchent, armes au clair, et constatent qu’ils sont déjà attendus. Un général de la Légion Ardente sort alors de l’attroupent de démons pour faire face aux défenseurs. Entre sa main griffue il tient un prisonnier tol’vir))
Phaoris : Que… ? Laissez-le partir !
Ythraz : Haha, Pas avant d’avoir détruit cette ville et vous avoir terrassés
Phaoris : Pourquoi ? Vous avez déjà triomphé. La ville n’abrite plus que des innocents
Ythraz : Nous sommes en guerre
Phaoris : Vous êtes rongé par la haine, la colère. Vous aviez juré d’épargner les survivants, l’avez-vous oublié ? On vous a cédé ce terrain pour que vous les laissiez tranquilles !
Ythraz : Vous êtes naïfs. La vie n’est que souffrance, l’espoir est vain, tu le comprends maintenant ? Sèche tes larmes, tu rejoindras bientôt les tiens
Phaoris : Je pleure pour vous. Vous avez fait de la vie votre ennemie, et vous ne gagnerez jamais cette guerre. Vous aurez beau nous tuer, l’espoir lui ne mourra jamais
Ythraz : Vraiment ? Brûlez-le
((Il lâche le prisonnier, qui tombe lourdement au sol et trop affaibli pour se relever. Un démon invoque alors du feu verdâtre et s’apprête à le lancer sur le tol’vir, mais de la glace gèle la main du magicien ennemi))
Iris : Assez !
Ythraz : Tsss… Acceptez-le ! Les Titans ont échoué. La Lumière a échoué. La nature, l’ordre et les éléments ont épuisé leur puissance et essuyé une cuisante défaite. Ne vous y trompez pas, il existe dans cet univers aucune force capable de vous sauver. La Légion Ardente avance à grands pas vers une victoire certaine. C’est pourquoi vous devez chercher la rédemption par delà l’utopie frêle et éphémère qu’est votre monde. Tendez l’oreille. Écoutez les murmures de l’au-delà comme nous l’avons fait il y a longtemps. Entendez la voix de la sagesse, livrez-vous corps et âme à l’évidence de la finalité et renoncez au tissu de mensonges que vous appelez pudiquement la ‘’raison’’. Familles, amis, rois et commandants… Tous autant qu’ils sont, ils n’ont peut-être pas conscience des sacrifices auxquels il faut consentir pour essayer d’empêcher la Légion de s’emparer des mondes. Et s’ils se dressent en travers de notre chemin, nous n’hésiterons pas à faire le nécessaire pour les arrêter
Ite : On va vous arrêter !
Phaoris : Continuez, laissez-nous ce monstre et rejoignez Uldaman au plus vite
Aymeric : Oui, on va vous couvrir, foncez !
Sora : D’accord !
((La guerre éclate tandis que les démons et les troupes alliées se foncent dessus. Les Dragons des Cieux courent vers le complexe titanesque qui se dresse haut dans le ciel au loin. Alors qu’ils esquivent la plupart des combats, ils se font arrêter par un autre général de la Légion qui ne les laissera pas passer si facilement…))
***
((Loin de Saturne, dans la forteresse des Asciens noirs, Felt se promène dans les vastes couloirs silencieux et sombres. Au bout d’un moment, il arrive dans la salle où il discutait hier avec Ardyn. Il avait alors repéré le portail étrange au fond de la pièce, qui attire toujours son attention. Un peu hésitant, il s’en approche, tandis qu’une voix s’élève soudainement))
La voix : (Tu cherches des réponses, n’est-ce pas ? Alors emprunte ce portail, élu…)
Felt : (Cette voix…)
((Il touche le tourbillon devant lui et se fait immédiatement téléporter. Felt réapparait sur une plateforme entourée par la mer des étoiles et se retrouve face à une grande pierre sombre))
***
((Tout autour, les combats font rage. Le terrain est parfaitement en pente douce et offre une vision dégagée sur une vaste étendue du désert, permettant aussi de voir le complexe titanesque plus loin. Mais une mer de démons s’étend d’un bout à l’autre à l’horizon…))
Kip : Il y en a tellement…
Idril : Reprenez-vous, ce n’est pas le moment de flancher ! Battez-vous pour votre vie et pour ce monde !
((Dans une clameur vengeresse, les peuples de Saturne chargent leurs ennemis. Sur le flanc droit, un rugissement bestial accompagne l’attaque des cœurl, qui font s’abattre la foudre sur les troupes adverses. Leurs longues moustaches permettent également de paralyser les démons au toucher.
La bataille s’engage également sur le flanc gauche. Les premiers rangs de la Légion Ardente cèdent presque immédiatement sous la violence de l’assaut des tol’vir. Les différentes parties des défenseurs enfoncent le front des démons. Une multitude de guerriers cornus tombent sous les lances, épées et sortilèges))
Un tol’vir : La victoire est à nous !
Phaoris : Non, nous progressons, mais de plus en plus lentement
((Et, en effet, après plusieurs mètres de recul, la Légion Ardente resserre les rangs. Les démons ne stoppent pas complètement le massacre, mais ils ralentissent notablement, et à chaque mètre gagné par les défenseurs ils le payent d’un lourd tribut de sang de part et d’autre. Et malgré tout, les alliés poursuivent leur progression. Cela ne signifie nullement que le danger ou des pertes graves n’existent pas, même dès le début de l’assaut.
Quelques démons ailés survolent la mêlée avec l’intention évidente d’atteindre les rangs des magiciens et archers. Certains sont abattus par ceux-là mêmes qu’ils guignent comme cibles, mais d’autres réussissent à franchir cet obstacle. Munis de masses à longs manches et d’autres armes, ils plongent et massacrent les élézen occupés à tirer ailleurs. Mais certains des tirs nourris des archers et les sortilèges des mogs les poussent à une retraite précipitée.
Sur une autre section du front les démons s’écartent brusquement pour laisser libre passage à deux infernaux. Les soldats qui tentent de les arrêter sont écrasés et les lignes des défenseurs cèdent un temps. Un infernal est abattu par les mogs et tol’vir, non sans avoir fauché un grand nombre d’archers. L’autre démon continue de semer la mort parmi les troupes alliées même après qu’ils aient réussi à refermer derrière lui la brèche qu’il avait créée.
Phaoris s’efforce de se concentrer sur lui, mais il y a trop de soldats alentour. Et chaque fois que le roi des tol’vir pense attaquer, il prend le risque de toucher une quantité d’alliés.
De nulle part surgissent alors des cœurl. Les félins se frayent un chemin dans la masse compacte de soldats jusqu’à se trouver face à l’infernal. Chacun d’eux bondit alors sur le géant de pierre pour le déstabiliser. Ce dernier tente une attaque qui rate. Un élézen se glisse sous lui et frappe une des jambes du colosse alors que des sorts lancés par des mogs frappent l’ennemi au flanc. Le démon réussit à frapper un de ses assaillants d’un revers de poing, mais ce coup qui aurait tué un élézen fait seulement enrager le cœurl qui se rétablit avec agilité sur ses pattes.
À présent, les cœurl font s’abattre la foudre sur l’infernal. À chaque fois qu’elle percute le démon, son corps entier trésaille sous le choc. La jambe gauche cède enfin et l’infernal met un genou à terre. La dernière vision que Phaoris eut du monstre est celle de cœurl lacérant son crâne))
Ife : Bon travail d’équipe !
Idril : Sans nous vous auriez été perrrdus !
Phaoris : Ce n’est pas faux, quand nous aurons gagné je vous remercierai correctement
Idril : En attendant, il reste beaucoup à faire
((Le tol’vir approuve d’un hochement de tête avant de se concentrer de nouveau sur la bataille. Se reprenant, les défenseurs ont resserré les rangs et repartent à l’assaut. Les démons résistent, mais tous leurs efforts ne font qu’interrompre brièvement l’avancée déterminée de l’armée))
***
((Pendant ce temps chez Felt qui se retrouve devant Zyrias, le Cristal des Ténèbres))
Felt : Toi…
((La voix de Zyrias résonne dans sa tête))
Zyrias : (Nous devons rester discrets, les Asciens te surveillent)
Felt : (Pourquoi ?)
Zyrias : (Tu l’ignores ? Parce que tu es important à leurs yeux. Ils te veulent de leur coté coute que coute)
Felt : (Pourtant ils semblent me laisser le choix)
Zyrias : (C’est parce qu’Ardyn t’a menti sur bien des points. Ils essayent de se montrer aimables afin que tu les soutiennes plus facilement)
Felt : … (Racontez-moi votre version des faits)
Zyrias : (Amnésique mais pas stupide, voilà pourquoi tu as été choisi pour protéger les mondes. Ardyn t’a menti, les Asciens noirs ne sont depuis longtemps plus sous mes ordres. Ils se sont détournés de cette voie suite à mon refus d’attaquer les planètes et d’instaurer mon règne il y a une époque. Je me suis ensuite fait manipuler, et j’ai remarqué trop tard ce qu’il se tramait. La Gangrène avait déjà corrompu mes serviteurs, et ceux-ci se sont secrètement rebellés contre moi. Les Asciens noirs, sous les ordres de la Gangrène, ont lancé les Ténèbres sur les mondes. Ils m’ont obligé d’obéir, en me menaçant que la Gangrène me détruirait sinon, et cela détruirait bien plus l’équilibre que de les soutenir. Durant ces longs siècles, j’attendais la venue de l’élu et de ses compagnons)
Felt : (Vous voulez me faire comprendre que les Ténèbres ne sont pas si dangereuses ? Que la Gangrène est derrière tout ça depuis le début ?)
Zyrias : (Ça dépend de la main qui les manie, mais oui. Cette énergie impie est futée d’avoir voulu faire retomber la faute sur les Ténèbres pour qu’elle puisse continuer de travailler dans l’ombre. Je suis un intermédiaire, j’ai donné ses ordres à mes suivants)
Felt : (Pourquoi vous n’êtes-vous pas révolté ?)
Zyrias : (Je te l’ai dit, pour préserver un faible équilibre. Sans moi, l’Univers et les mondes auraient souffert bien plus qu’ils ne le font aujourd'hui)
Felt : … (C’est une histoire difficile à croire. Je ne sais plus en qui avoir confiance, chacun veut me tirer de son coté alors que je ne suis rien)
Zyrias : (C’est ce que tu penses pour l’instant, mais tu représentes un avantage certain. Si tu me le permets, j’aimerais te montrer ce que moi-même j’ai vu il y a tant d’années, peut-être que tu comprendras alors mieux mes choix)
Felt : (… D’accord)
((Aussitôt, Zyrias et la plateforme sur laquelle Felt se tient disparaissent…))
***
((Tandis que les Dragons des Cieux ont terrassé leur adversaire et continuent à courir vers Uldaman, un son particulier attire l’attention d’Ife. Il rappelle au mog les fois où il avait vu des nuées d’oiseaux se poser sur les arbres autour de Gysahl. Le battement d’ailes innombrables emplit ses oreilles. Il lève les yeux et voit que le ciel est empli de démons ailés. Chaque horreur volante tient serré dans ses bras un grand récipient d’où s’échappent des fumeroles. Chacune de ces vasques est plus grande et lourde que ce qu’un élézen adulte pourrait soulever, et même les démons semblent peiner.
Ife voit la nuée se diriger pesamment vers les lignes des défenseurs… Et les survoler. Sous eux, peu de combattants les remarquent, tant les combats sont féroces. Ses alliés doivent être prévenus, c’est la seule chose sensée qui vient à l’esprit du mog. Personne autour de lui n’a le temps de s’en occuper.
Ife vole donc frénétiquement pour atteindre les troupes visées plus rapidement et voit le premier démon renverser son récipient. Un liquide verdâtre bouillant se déverse sur les soldats en-dessous qui ne se doutent de rien... Les cris qui s’en suivent sont horribles. La plupart de ceux touchés par cette pluie s’écroulent sur le sol en se tordant de douleur. Le contenu d’une seule vasque suffit à brûler mortellement plus d’une vingtaine d’entre eux. Alors les autres démons ailés vident leur récipient…))
Ife : Non ! Attention, kupo !
((Un déluge s’abat sur les défenseurs. Rang après rang, les soldats cèdent à la panique quand chacun s’évertue de se protéger de l’horreur tombée du ciel. Ils ont résisté aux lames et aux griffes, des dangers qu’ils pouvaient affronter avec une arme, mais contre cette attaque atroce déclenchée par des démons ailés, ils ne peuvent rien faire. Les oreilles assaillies par ces hurlements déchirants, Ife continue à voler vers sa destination))
Ife : Vous devez vous disperser ! Vite !
((Surpris, les soldats le regardent, se demandant ce qu’il se passe))
Ife : Ne réfléchissez pas, le danger vient d’en haut, courrez !
((Personne ne met en doute les dires du mog et tous commencent à partir dans des directions différentes, mais pour certains ce fut trop tard… Le torrent se mit à cascader sur les troupes alliées et certains se font tout de même éclabousser. Beaucoup s’écroulent immédiatement et ceux qui n’ont pas été horriblement touchés souffrent avant de tomber au sol en poussant des hurlements à glacer le sang. Et Ife ne peut rien pour eux…))
***
((Une vision titanesque lui vient à l’esprit. Felt voit l’étendue du grand néant qui s’étend à l’infini. De petites choses flottent ici et là dans cet espace trop vaste pour qu’on puisse le délimiter. Il prend conscience qu’autour de lui se trouvent des millions et des millions de mondes, certains vides et d’autres grouillants de vie et des plus prometteurs.
Il se concentre sur l’un d’eux et distingue alors une étendue de terre dorée baignée de soleil, où des êtres insouciants récoltent ce qu’ils avaient planté. Soudainement, il voit un portail verdâtre s’ouvrir brutalement dans l’étoffe de la réalité. Par cette déchirure se déversent les forces irrésistibles de la Légion Ardente, des armées de démons invincibles, uniquement vouées à la destruction et au massacre. Tout cela s’est produit de nombreux millénaires auparavant, bien avant la création de Numenor même. La Légion a anéanti un nombre incalculable de mondes, détruisant tout ce qui se trouvait sur son passage. Son unique but, implacable, était de tuer. Il est arrivé de rares fois que la Légion soit repoussée, mais elle revenait inlassablement, plus forte que jamais. Parfois elle s’abstenait de détruire une planète. Elle se contentait de la conquérir pour l’intégrer à son organisme, produisant de nouveaux soldats pour satisfaire cette incessante machine de guerre.
Felt se rend compte qu’il n’est pas le seul à avoir perdu un proche au profit de la Légion. À tout moment, quelque part, des milliers de personnes se faisaient tuer à cause de l’impitoyable sauvagerie de cette dernière. Des images d’innombrables planètes mortes défilent dans son esprit. Il voit des ruines gigantesques, des bâtiments renversés qui se sont jadis élevés jusqu’aux cieux, des lacs de verre où se sont autrefois dressées de fières cités, d’interminables plaines de gravats. Il voit dans l’univers des lumières de vie s’éteindre lentement jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un petit nombre. Jamais il ne douterait de la véracité de ce qu’il voyait là. La Légion Ardente laissait dans son sillage une trainée de mondes incandescents. C’était de la folie à grande échelle. La Légion existait dans l’unique dessein de détruire. Elle ne s’interrompra que lorsqu’il ne restera plus la moindre trace de vie nulle part, puis elle se retournera contre elle-même, avec toute sa sauvagerie, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien.
La vision est d’une horreur indescriptible. Le pire c’est qu’il savait désormais à quel point la Légion était puissante. Nulle part, sur aucune planète, la moindre force ne s’est révélée capable de la vaincre... Il distingue non pas l’Univers, mais une infinité d’entre eux, une structure fractale complexe où de nouveaux mondes naissent à tout instant des décisions prises une fraction de seconde auparavant. Partout, la Légion Ardente était en marche, détruisant les planètes les unes après les autres. Chaque mort réduisait l’éventail des mondes possibles, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’une poignée. Dans chacun d’eux la Légion progressait triomphalement, réduisant l’avenir à l’état de mort-né et privant le présent de toute vie.
Felt discerne un nombre incalculable de Numenor, de Cérès et de Mars, aucun d’eux n’échappant à la mort. Il vit Séléné périr d’une infinité de façons différentes et, dans chacun de ces univers possibles, il était incapable d’empêcher sa mort. Dans chaque monde, chaque futur, la Légion Ardente avançait, invincible, impossible à arrêter, condamnant l’Univers aux Ténèbres éternelles partout où elle passait. Derrière, il reconnait les silhouettes démoniaques de ses généraux, Archimonde, Kil’Jaeden, Tichondrius et d’autres, tous censés être morts, et déterminés à anéantir l’univers. Les visions se succèdent avec une violence inouïe, réduisant son esprit en charpie, le poussant au bord de la folie et au-delà. À chaque nouvelle image, une partie de lui souffre.
Soudainement, la vision s’arrête et Felt rouvre les yeux sur la plateforme face à Zyrias. Choqué, il regarde vers le Cristal))
Zyrias : (Tu sembles mieux comprendre à présent. Afin de sauver les mondes, le plus important pour l’instant est que tu retrouves tes souvenirs. Tu te sentiras peut-être submergé par ce flot d’informations, mais elles font partie de toi)
Felt : (Vous pouvez faire ça ?)
Zyrias : (Je ne peux pas te les rendre immédiatement, mais je peux faire en sorte que tu les retrouves plus facilement. Cependant, nous risquons gros en faisant cela. Si la Gangrène ou les Asciens des Ténèbres sont au courant, ils risquent de me détruire)
Felt : (Que pouvons-nous faire ?)
Zyrias : (Tu dois retourner auprès d’Éos et les informer de tout cela. J’essaierai de tenir le plus longtemps possible et de garder le contrôle. Vous devez continuer votre mission et détruire la Gangrène pour délivrer l’Univers)
Felt : (Je vois…)
Zyrias : (Ardyn a toujours été avide de pouvoir depuis qu’il a ressenti cette trahison. La Gangrène s’en est vite aperçu et a saisi l’opportunité de regagner en puissance. Ardyn a ensuite rapidement corrompu les autres Asciens noirs, j’ai été naïf de lui faire confiance
Felt : (Vous n’êtes pas indestructibles, vous les Cristaux ?)
Zyrias : (En principe nous le sommes, mais la Gangrène a été créée à partir d’Éos et de moi. Si jamais elle retrouve assez de puissance, elle pourrait bel et bien nous détruire)
Felt : (Mais comment trouve-elle cette force ?)
Zyrias : (En absorbant toute vie, cela renforce sa perfide énergie. Voilà pourquoi elle cherche à corrompre les mondes et détruire les Crystallis qui protègent les créatures et les terres)
Felt : (Je ferais de mon mieux pour les arrêter)
Zyrias : (Tu me fais confiance finalement ?)
Felt : (Votre histoire semble cohérente, et je déciderai une fois que je verrai la réaction d’Éos. Les actes d’Ardyn me paraissaient étranges, je ne leur fais pas confiance non plus. Et j’attends de voir si mes souvenirs peuvent m’aider à prendre la bonne décision)
Zyrias : (Sage réflexion. Les réponses que tu cherches sont celles que tu dois découvrir par toi-même, Felt. Tes propres réponses, que tu ne regretteras pas… Reste fidèle à toi-même. N’oublie pas ton devoir, mais n’en sois pas l’esclave non plus. Je te bénis avec mon aura, ainsi Éos aura la preuve que tu m’as trouvé, et cela t’aidera également à retrouver ta mémoire. Une fois qu’elle t’aura béni de sa lumière, tu pourras méditer et partir à la recherche de tes souvenirs perdus)
Felt : (Comment ?)
Zyrias : (Je laisse aux Asciens blancs le soin de te l’expliquer)
Felt : (D’accord, merci de m’avoir montré tout cela)
((Felt est enveloppé d’une aura sombre parcourue de points lumineux, comme si le fond de l’Univers flottait autour de lui))
Zyrias : (Tu dois partir d’ici avant que quelqu’un s’aperçoive de notre entreprise)
Felt : (Compris. Je vais rejoindre le portail de retour en toute discrétion)
Zyrias : (Bonne chance, héros)
((Il emprunte donc le portail qui le ramène à nouveau dans la forteresse des Asciens noirs. Après avoir vérifié que la voie était libre, Felt s’engouffre dans un couloir. Discrètement, il cherche alors un moyen de quitter cet endroit…))
***
((Les démons ailés occupent les airs sans craindre grand-chose des défenseurs. Le tir occasionnel d’un archer en abat un ici ou là, et certains périssent d’une manière qui porte visiblement la signature des mogs, mais aucun assaut construit n’est dirigé contre eux. Idril, même s’il est une bête, est stupéfait par ce manque d’organisation, mais le cœurl sait que dans la panique il est difficile d’instaurer de l’ordre, surtout que les combattants n’ont jamais dû faire face à quelque chose de similaire))
Idril : Où est le commandant des élézen ? Que tous les arrrchers frappent ces démons volants en priorité ! Et qu’on les prrrotège !
((Les consignes sont rapidement répercutées sur le champ de bataille. Idril regarde autour de lui en espérant trouver un autre moyen de contre-attaquer. Un de ses sujets arrive alors vers lui pour lui faire un rapport de la situation))
Le cœurl : Les prrremières lignes sont enfoncées et tout le monde a le plus grand mal à les tenir
Idril : Grrr… Il reste plus qu’à espérer que ces héros se dépêchent
((En même temps chez les Dragons des Cieux, ils ont terrassé le dernier adversaire qui se dressait entre eux et les portes du complexe titanesque, qui ressemble à une grande pyramide. Sans perdre de temps, Sora ouvre l’accès et le groupe fonce à l’intérieur. Quelques couloirs plus tard, ils trouvent la Chambre du Cœur qu’ils déverrouillent également. Dans la salle, Sora rend l’éclat aux Crystallis grâce au fragment de Cristal-mère et une vague d’énergie se dégage des pierres))
Une voix cristalline : Guerrier de la Lumière, élu qui porte les essences des Cristaux… Les mondes sont menacés d’être détruits, vous devez à tout prix les protéger ! Une présence néfaste s’éveille… Elle désire engloutir l’Univers dans les Ténèbres profondes… Nous vous transmettons notre pouvoir. Et maintenant partez et sauvez les Cristaux !
Sora : Si seulement on savait où est parti l’élu
Tous : …
Vincent : Ne nous attardons pas, allons-y
((Ils rebroussent donc chemin afin de quitter Uldaman, en refermant tous les accès derrière eux))
***
((Sur le champ de bataille, Aymeric frappe démon après démon de sa lame, en criant des ordres à ses soldats, quand soudain il entend un des siens hurler vers lui))
Un élézen : Commandant ! Les cœurl veulent qu’on abatte les démons ailés ! Ils causent trop de pertes !
Aymeric : Que les archers se tiennent prêts dans ce cas !
Un élézen : Nous avons réussi à nous réorganiser, chef ! Cependant certains ont péri et d’autres sont hors d’état de combattre ! Nous allons nous efforcer de repousser les attaques aériennes et neutraliser leurs sorciers
Aymeric : Bien ! Je n’en demande pas plus, en avant !
((La bataille est déséquilibrée de tous les cotés et les soldats ne semblent pas savoir ce qu’ils doivent faire, pour l’instant tous se battent uniquement pour survivre et tiennent bons.
Les efforts des archers portent leurs fruits, ils déciment rapidement les nuées de démons ailés dont beaucoup battent en retraite avec leur vasque encore pleine. Les pertes des armées sont élevées, mais quand les combats baissent quelque peu en intensité, Aymeric espère que la fin de la bataille est en vue.
Soudainement, une vague d’énergie lumineuse parcourt le désert, déstabilisant tout le monde. Quelques secondes après, en reprenant leurs esprits, les troupes alliées constatent qu’il n’y a plus aucune trace des démons, comme si un miracle s’était produit.
Pendant que les défenseurs réalisent qu’ils ont emporté la victoire et s’activent pour soigner les plus grièvement blessés, les Dragons des Cieux ont rejoint l’air libre et sont en route pour rejoindre Ramkahen et leurs alliés, qui les accueillent))
Kip : Vous avez réussi, kupo !
Idril : Bon travail, héros
Phaoris : Nous avons tous subi des pertes, mais Saturne est à nouveau hors danger
Aymeric : Pour fêter ça, nous vous invitons tous à Ishgard
Sora : Désolés, mais on a pas trop la tête à la fête…
Aymeric : Pas de refus ! Nous n’allons pas vous laisser partir ainsi sans vous avoir remercié
Le Roi : Ce n’est peut-être pas plus mal, au moins les festivités rendront le sourire à certains
Aymeric : Exactement !
Ife : Bonne idée kupo, allons-y !
Reks : Mais… et ceux tombés ?
Aymeric : Une bonne partie reste sur place, pendant que quelques unités rapatrient les blessés en ville pour bénéficier de meilleurs soins. Ne vous en faites pas pour ça et détendez-vous
((Les héros ne répondent qu’avec un hochement de tête, puis suivent les troupes vers le sud pour rentrer à Ishgard))
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13/2/2024, 19:43 par 
Sujet: Saturne - Chapitre 4 : La bataille pour Saturne 
